Premiers arrivés sur la 4G, les pays d’Europe du nord sont aussi souvent présentés comme des précurseurs en matière de 5G. Par rapport au reste du continent, ils ont en effet une avance considérable.
Des tests dès 2018
En Lettonie, en Finlande, en Estonie et en Suède, les gouvernements n’ont pas attendu pour se laisser séduire par la cinquième génération de téléphonie mobile : dès 2018, racontent Les Echos, ils ont attribué les spectres de fréquences nécessaires à son déploiement aux opérateurs locaux. La Finlande a même établi de premières zones de tests la même année.
Il s’agissait pour ces États d’un besoin, plus ou moins urgent. Les habitants de ces pays, en effet, sont parmi les plus gros consommateurs de données sur le continent - les Finlandais arrivant en bonne première place du classement. Ceci est lié à la numérisation de nombreux services : le paiement mobile est légion, les impôts se paient en ligne, on consulte ses médecins en vidéo, et bien d’autres choses encore.
Le risque de saturation des réseaux était de fait démultiplié, surtout dans les pays où la population est très concentrée, comme la Lettonie, où plus de la moitié des habitants vivent dans la capitale. Parce que les antennes 5G supportent davantage de connexions simultanées et des échanges de données plus massifs, elles semblent être un bon remède préventif à cette saturation.
Plus de transports intelligents
Ce n’est pas tout : les pays ont aussi expérimenté la 5G à grande échelle, dans le cadre de projets d’urbanisme. En Finlande, la “route la plus intelligente du monde” a été pensée grâce à cette technologie. Elle est censée accueillir des voitures connectées et des véhicules plus traditionnels sur au moins une trentaine de kilomètres.
Des lampadaires intelligents, fonctionnant avec des LED et équipés de 5G, tiendraient les quatre roues automatisées au courant de l’état de la circulation et des conditions de conduite en temps réel, afin d’éviter des accidents. Elles indiqueraient aussi aux conducteurs la présence éventuelle d’obstacles, comme des animaux traversant la route. La portion de route concernée par ce projet est l’une des plus accidentelles à ce jour dans le pays, d’après les autorités finlandaises.
Réduire les risques humains dans l’industrie
Des tracteurs ont aussi été équipés de 5G afin de pouvoir réduire les risques d’accidents pour les humains qui les pilotaient habituellement, raconte l’opérateur local Elisa. Grâce à ce dispositif, il est possible d’effectuer des manœuvres délicates à distance, en bénéficiant d’une vue à 360 degrés, en temps réel. Les délais très courts que permettent la 5G rendent possible cette prise en main.
La Suède a utilisé la 5G pour minimiser les risques humains dans un autre secteur : celui des mines. Un réseau 5G a été installé dans l’une d’entre elles, dans le cadre d’un projet financé par l’Union européenne. Il consiste à utiliser des drones pilotés à distance pour explorer les galeries, sans que les employés ne prennent ce risque, en particulier après une opération de dynamitage.
Enfin, la 5G a servi de support à de vastes projets de santé publique en Finlande. Des personnes âgées isolées qui n’étaient physiquement plus capables de se promener à l’extérieur ont pu profiter de promenades virtuelles en bord de rivière, grâce à la vidéo à 360 degrés et des casques de VR.
“Le développement de la 5G progresse rapidement et la région nordique sera à l’avant-garde de ce développement, assurait le Premier ministre suédois, Stefan Löfven. Cela crée des emplois, et de la prospérité dans nos pays.”