Agriculture : ce que la 5G et le numérique peuvent apporter au secteur

Une révolution en marche

Par essence, l’agriculture est un secteur particulièrement perméable aux apports de la technologie : les machines sont au cœur des usages quotidiens et le suivi de l’évolution des techniques est essentiel à la bonne marche des exploitations. En France, la transformation digitale du secteur agricole a démarré, pourrait-on dire, à l’orée des années 2000 avec l’arrivée des outils de gestion parcellaire.

“C’est un logiciel qui permet à l’agriculteur de gérer la traçabilité de ses produits et son exploitation depuis quinze ans. (...) On sait aujourd’hui que 70 % des agriculteurs utilisent un logiciel pour gérer leurs terres, cela fait donc un certain temps que nous sommes entrés dans ces terres numériques”, expliquait Sébastien Windsor, président de la Chambre d’Agriculture France (APCA), à l’occasion d’une intervention au Salon de l’agriculture 2022.

L’agriculture connectée ne cesse de se développer en France, aussi bien du côté du contrôle et de la gestion de l’exploitation que de la commercialisation des produits. Ainsi, selon le Ministère de l’Agriculture, 79 % des agriculteurs utilisent Internet quotidiennement pour leur activité (contrôle météorologique, déclarations en ligne, etc), soit un chiffre bien supérieur à la moyenne des Français. Tandis que les usages de nouveaux produits, comme les images satellitaires, drones, les robots ou les capteurs, se multiplient. Par exemple, 50 % des producteurs de lait utilisent désormais un robot de traite automatisé dans leur exploitation.

Ce que la 5G apporte à l’agriculture

Dans ce contexte, comment intensifier de manière qualitative l’apport de la technologie aux exploitants ?
Pour quelles raisons et de quelle manière ?

“On a un vrai sujet aujourd’hui, c’est l’éparpillement de nos données. Dans mon exploitation, j’ai des données réparties en une quarantaine d’endroits (...). Demain, si l’on veut aller plus loin, l’enjeu est de rassembler ces données”, continue Sébastien Windsor.

La 4G, le réseau fibre ou le réseau LoRa, qui permet la communication à bas débit d’objets connectés, permettent déjà aux agriculteurs de s’emparer des outils technologiques. Par exemple, l’agriculteur peut depuis son mobile connaître l’état de ses sols grâce à ses senseurs connectés. L’ensemble des réseaux et les technologiques associées avancent et permettent d’améliorer la vie des exploitations.

Mais que va apporter la 5G en parallèle ? La collecte et l’analyse de nouvelles données et leur analyse en temps réel sont devenus un enjeu essentiel du secteur. L’utilisation de celles-ci permettra ensuite de franchir un cap dans le développement d’une agriculture intelligente de précision. Le réseau cellulaire 5G va permettre d’installer et piloter un ensemble de nouveaux capteurs et machines essentielles au déploiement d’une agriculture data-driven et de l’Internet of Things dans le monde agricole. Économies d’eau, contrôle des pesticides, vision immédiate sur les éventuelles problématiques de l’exploitation : en se déployant, la 5G, en plus d’une transmission rapide des informations, va permettre de connecter les zones reculées au haut débit tout en alliant intelligemment les appareils.

Elle ouvre par ailleurs la voie à l’automatisation robotique généralisée, un gain de temps précieux pour les agriculteurs.

"Le numérique, et en particulier la 5G, transforment en profondeur le secteur de l’agriculture. Contrôle de l’exploitation, objets connectés, capteurs intelligents ou machines autonomes."
Président de la Chambre d’agriculture

Le numérique va permettre au secteur agricole de faciliter son adaptation aux évolutions et contraintes fortes du marché sur les attentes de production tout en répondant aux directives liées à la protection de l’environnement et à la qualité de l’alimentation.

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