Au Japon, la 5G au service de la médecine

Imaginez un futur dans lequel des opérations de chirurgie cérébrale pourraient être menées à… 3000 kilomètres de distance. Non, vous ne rêvez pas : cet acte médical très futuriste a bien été réalisé en Chine, grâce à la 5G. Et non loin de là, un autre pays veut révolutionner la médecine avec cette technologie : le Japon. 

Des tests depuis 2018

Le Japon fait partie des précurseurs en matière de 5G. Le principal opérateur du pays a investi pas moins de 8,8 milliards de dollars dans ce secteur, et le pays prévoit de multiplier ces dépenses ces prochaines années, pour un total de 80 milliards investis entre 2019 et 2025. 

Derrière ces chiffres qui peuvent donner le tournis, se cachent des applications très concrètes, notamment dans le secteur de la santé.

En 2018, le gouvernement a par exemple fait tester la 5G à des médecins qui visitaient leurs patients à domicile dans des zones rurales ou montagneuses, peu dotées en structures de santé. L’objectif était de pouvoir approfondir si besoin les examens pratiqués, grâce à une connexion quasi instantanée avec un hôpital situé en ville. Des médecins expérimentés pouvaient conseiller et former à distance des médecins plus novices ou moins équipés présents sur le terrain. 
La 5G a également fait ses preuves dans des situations d’urgence. Dans la province de Gunma, des ambulanciers l’ont utilisée pour avoir accès, à partir d’un simple numéro de sécurité sociale, à un grand nombre de données sur un patient : ses informations personnelles, ses antécédents médicaux. Ils ont transmis des images haute définition en temps réel aux médecins qui allaient suivre leur patient une fois ce dernier arrivé à l’hôpital. De quoi optimiser et accélérer sa prise en charge.

Répondre au vieillissement de la population

Le Japon ne compte pas s’arrêter là. L’un des principaux enjeux de santé publique du pays est le vieillissement de sa population. Plus d’un cinquième de la population de l’archipel est âgé de 70 ans ou plus. Cela place l’industrie médicale sous pression : d’ici 2025, on estime qu’il manquera environ 340 000 personnels de santé.

Pour continuer à soigner et prendre des nouvelles des personnes âgées, le gouvernement mise beaucoup sur la vidéo-consultation93,3% des Japonais ont un téléphone portable, contre 70% des Français, ce qui rend possible ce type d’échange. Mais les réseaux actuels seront vite saturés : entre 2019 et 2021, des observateurs estimaient que la quantité de données échangée allait plus que tripler. La 5G, parce qu’elle permet plus de connexions simultanées, peut être une solution adéquate. 

Rapide et fiable, elle devrait aussi permettre d’utiliser des services de téléassistance plus performants. La start-up Tellus You Care et l’opérateur mobile NTT DoCoMo ont testé un détecteur. Installé dans l’habitation de personnes âgées avec la 5G, il informait la famille ou des médecins si une situation anormale était constatée (chute, immobilité prolongée, etc). On pourrait imaginer des appareils de mesure connectés, pour suivre l’évolution de l’état de santé d’un patient à distance plus en détails.

Enfin, la 5G facilite la réalité virtuelle et augmentée, qui peuvent être utiles pour accompagner des personnes âgées. Elles permettent en effet de mener des sessions de thérapie, de réduire le sentiment d’isolement, et même… de réduire des douleurs chroniques chez des patients. Fini les cures de thalasso, le futur de la médecine est peut-être dans un simple casque.

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