Le network slicing consiste à découper le réseau en plusieurs sous-réseaux, que l’on appelle des tranches, ou “slices” en anglais. Chaque tranche fonctionne de façon indépendante, bien qu’elles soient déployées sur une même infrastructure physique.
Des besoins différenciés
Le network slicing permet d’optimiser la gestion des flux sur le réseau mobile. Les opérateurs peuvent, grâce à cette méthode, adapter le réseau et la qualité du service selon les besoins des utilisateurs.
Chez Orange, on distingue trois types d’usages de la 5G. Il y a l’usage traditionnel que l’on fait de son smartphone comme passer un appel ou regarder un contenu, l’utilisation d’objets connectés ou de capteurs qui devrait prendre de l’ampleur dans les mois à venir, et enfin, les applications dites critiques, qui ont besoin qu’un réseau soit extrêmement réactif. Ce dernier cas de figure concerne par exemple le domaine de la santé connectée, les voitures autonomes, ou la robotique industrielle.
Demain, les opérateurs pourront, via ces trois usages, proposer des niveaux de performance du réseau mobile différents, selon les besoins de leurs clients.
Le network slicing au service d’une qualité de réseau plus constante
Le network slicing permet d’éviter que des usages de données massifs ne viennent détériorer la qualité de service globale. Par exemple, si un hôpital doit utiliser un appareil de médecine connectée qui implique un flux conséquent, la connexion d’un particulier qui regarde une vidéo YouTube sur son smartphone ne sera pas ralentie, et inversement.
En 2018, Orange avait conduit une expérimentation avec son partenaire Ericsson. Un réseau expérimental avait été déployé sur une piste de test automobile, dans l’est de la France, pour tester des cas d’usage en situation réelle. Des tranches avaient été allouées au transport intelligent de la voiture, d’autres au divertissement, comme les flux vidéo et audio utilisés par les passagers. Lors de ce test, le réseau mobile avait été paramétré pour offrir deux services distincts : une faible latence pour le service transport intelligent et des débits importants pour les services dédiés aux passagers (débits download favorisés pour rendre plus fluides les usages vidéo et audio).
La possibilité de paramétrer le réseau sur-mesure, grâce au network slicing, a permis de valider le fait que les deux services en question ont parfaitement pu être délivrés en simultané, sans que l'un prenne les ressources de l'autre.
Bernadette Villeforceix, Responsable des projets de recherche sur la voiture connectée et autonome chez Orange : “La sécurité de la conduite et des potentiels passagers n’est donc à aucun moment remise en question.”
Tout ceci était déjà possible avec la 4G d’un point de vue technique, mais la 5G apportera une vraie valeur ajoutée. “La 5G est une technologie qui repose sur une architecture réseau virtualisée, à la différence des générations précédentes. Cette architecture permet de configurer des tranches de réseau et d’y associer des fonctions de routage et de calcul destinées au contrôle des données”, précise ainsi Bernadette Villeforceix.
Si aujourd'hui la 5G est bien en cours de déploiement en France, la virtualisation du réseau n'est pas encore une réalité. Orange y travaille activement pour que demain l'opérateur puisse proposer un réseau mobile sur-mesure à ses clients.
Cette flexibilité laisse imaginer de nombreuses applications possibles !