La fin programmée des cabines téléphoniques
Elles faisaient, dans les années 80/90, partie du paysage urbain. Alors un outil indispensable de la vie quotidienne, permettant d’appeler où que l’on se trouve, leur nombre a irrémédiablement baissé au fil des années. Au début du siècle, on en trouvait ainsi plus de 300 000 réparties sur l’ensemble du territoire hexagonal.
Mais l'avènement de la téléphonie mobile à la fin des années 90, du haut-débit mobile et aujourd’hui de la 5G a mis un terme définitif à leur usage. “En 2016, le trafic des cabines téléphoniques représentait moins de 0,7 % de celui constaté en 2000. Une très grande majorité de cabines n'avait plus aucun trafic”, révélait déjà le Ministère de la Cohésion des territoires à l’AFP en 2017.
Si l’usage a bien disparu, il reste néanmoins actuellement 74 cabines téléphoniques dispatchées sur le territoire. Mais d’ici la fin de l’année, Orange va procéder au retrait de de ces dernières cabines téléphoniques. Enfin, presque !
Lieux culturels et de partage
Si Orange procède au recyclage des matériaux de ces anciennes cabines (verre, métaux, etc), elle propose aussi depuis quelques années aux collectivités qui le souhaitent de leur céder à titre gratuit l’habitacle des cabines pour en faire un lieu culturel ou de partage. Un technicien Orange vient simplement retirer le système téléphonique et la cabine elle-même devient alors propriété de la commune.
Et les initiatives pour donner une seconde vie aux cabines téléphoniques fleurissent. A Caen, Saint-Brieuc ou Chambéry, Maulévrier et de nombreuses autres communes, elles sont devenues des cabanes à livre. C’est-à-dire des bibliothèques où l’on dépose ses anciens livres et où l’on se sert gratuitement, dans un esprit de partage et de mise en commun de la culture. “C’est aussi le moyen de mettre la lecture à la portée de tous, c’est du libre-échange. L’idée est que le lecteur emprunte un livre, le rapporte ou en dépose un de sa collection”, expliquait Marie-Odile, habitante de Maulévrier, au quotidien Ouest-France.
A Nantes, une cabine téléphonique avait par ailleurs été transformée en… aquarium ! Une oeuvre d’art réalisée à l’occasion de l’événement Voyage à Nantes, où l’on pouvait admirer de véritables poissons aux couleurs chatoyantes vivre tranquillement aux côtés du cabinet téléphonique et de plantes aquatiques installées pour l’occasion.
Et chez nos voisins britanniques, où les cabines rouges sont si emblématiques ? Les cabines se transforment également en de multiples objets de partage et de découvertes artistiques. Notre réalisation favorite reste toutefois le plus petit restaurant à emporter du monde, installé dans une cabine de la rue Uxbridge High Street. Une idée qui n’est pas… téléphonée.